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NE JAMAIS JETER LE MANCHE APRÈS LA COGNÉE

V

Comme quoi il ne faut jamais jeter le manche
après la cognée.


Revoir son pays après un exil sans profit est la plus douce joie des âmes bien nées. Pour des motifs raisonnés on veut promener son ambition et son audace, et le navire qui vous arrache à la patrie est un vaisseau d’espérances. Des mois ou des années plus tard, l’ambition déçue ou l’audace couronnée, le navire qui vous ramène est toujours, malgré la fortune ou les déboires, un vaisseau de voluptés. Ah ! de quel regard avide ne scrute-t-on pas l’horizon quand le terme du voyage approche et que se dessine la ligne des terres ! Quel doux serrement de cœur à la vue du phare encore lointain qui vous certifie la bonne route et vous sourit de ses feux interrompus ! Ah ! que les