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Page:Jeanne-Landre-Echalote continue 1910.djvu/282

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ÉCHALOTE CONTINUE…

Friquette des Paillons s’était fait une jolie place dans le monde des villes d’eaux où elle « allumait » à la roulette ; que Véronique Sirop avait conquis la notoriété en se présentant avec éclat, sinon avec succès, à la députation ; que les Embêtés du Dimanche avaient, pour la plupart, tourné au gâtisme innocent ou à l’élégante ataxie. Elle n’avait plus rien de commun avec ce monde bambocheur et amoral, cette société du Doigt dans l’œil qui s’imagine que l’univers commence rue de Châteaudun et se termine place du Tertre. Seul M. Plusch, présenté aux dames notoires de Charenton, avait trouvé grâce devant le tribunal de sa distinction. Il était son parrain, rien de plus, et acceptait sur sa filleule des félicitations qui lui remuaient l’âme. D’ailleurs il était si vieux que les mauvaises langues ne pouvaient médire, et les cheveux blancs poussés autour de sa calvitie, célèbre du café Cocardasse à la brasserie Raff, donnaient à cette bonne figure, qui attira ou la gifle ou le baiser, une allure d’oblat comblé des bienfaits du ciel.

Charenton est une banlieue charmante qui aime les réjouissances de bon aloi, les concours de fanfares, les joutes sur l’eau et les fêtes vénitiennes.