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ÉCHALOTE CONTINUE…

rien de ces individus qui saisissent une occasion sans en lâcher les cordons de leur bourse, il avait proposé à Échalote d’aller promener son court veuvage emmi la campagne boisée et reposante.

On était en avril. L’air était tiède, les frondaisons parfumées, l’herbe des prés tentante comme un matelas frais cardé et la Seine, tout près du chemin de fer, déroulait son large ruban d’argent semé, de ci de là, de barques de pêcheurs. Pour une fois le printemps était favorable aux ébats amoureux, aux fiançailles de plein air.

Échalote, cas fréquent chez les enfants des faubourgs, ignorait la fièvre des voyages, la douceur des étapes, le repos en plein vent et l’étendue des deux. Certes, elle avait roulé sur bien des choses et sur voie ferrée plusieurs fois, mais c’était sur celle de Ceinture, et, partie de Marcadet, qu’elle allât à gauche ou à droite, elle était invariablement revenue à Marcadet.

Avec M. Plusch, qui avait, certains après-midi, l’âme tendre d’un joueur de pipeau, elle était allée jusqu’au Point-du-Jour par les bateaux-mouches. En compagnie de Victor, elle avait connu le roulis des chars à bancs, attelés à la piteuse Daumont,