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Stations sur la Butte.

moindre. On entrevoyait la possibilité d’un accident et le refuge, dans les bras protecteurs des Embêtés du Dimanche, d’une mignonne veuve impénitente.

Les premières leçons de Victor eurent lieu sur le champ de casseroles crevées et de tessons de bouteilles du maquis montmartrois. Les riverains de la rue Caulaincourt, les jours exempts de vent, suivaient avec curiosité les évolutions de cette machine bizarre, ni oiseau ni ballon, qui, durant une tonitruante pétarade, avançait sur ses roues, teufteufait, tremblotait, ne s’élevait pas, retournait à son point de départ, recommençait son tapage d’enfer, refilait vers la plaine aux détritus, pétaradait toujours et ne s’envolait jamais.

Le succès était mince, mais on avait l’avenir devant soi. En attendant, après chaque expérience on arrosait ses efforts de quelque tournée de picolo, et, quand la température était douce et quand Échalote et Friquette étaient libres, on ne résistait pas au plaisir de terminer la journée en ce lieu de délices, où les cabanes de chiffonniers voisinaient, il y a une année encore, avec les bouchons à tonnelles. Depuis, des immeubles majestueux, dont les vitraux se rehaussent de la sempiternelle ci-