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le chien d’or

succès et de la gloire de sa nation. D’une main il pillait le trésor public et de l’autre il tenait une épée, pour défendre jusqu’à la mort, s’il le fallait, sa belle patrie.

Il aurait voulu écraser l’Angleterre sur le sol de l’Amérique. La perte de Louisbourg le désola ; c’était une victoire de l’ennemi. Pourtant il y eut beaucoup de sa faute dans ce malheur.

Aux derniers jours de la Nouvelle-France, lorsque Montcalm fut tombé, il céda le dernier ; et quand tous les autres conseillèrent de battre en retraite, il ne voulait pas consentir à livrer Québec aux Anglais.

VI.

Il se leva pour répondre à l’invitation du gouverneur. Il promena sur le conseil un regard froid mais respectueux, puis, élevant sa main chargée des diamants que lui avaient donnés les favorites et les courtisans, il dit :

«  Messieurs du conseil de guerre, j’approuve de tout mon cœur ce que vient de dire son Excellence, au sujet de nos fortifications et de la défense de nos frontières. C’est notre devoir, comme conseillers du roi dans la colonie, de protester humblement contre les allégués des dépêches du comte de Maurepas.

«  Québec, bien fortifié, vaut une armée sur le champ de bataille, et ce n’est qu’en défendant ses murs qu’on peut sauver la colonie. Il ne peut y avoir qu’une seule opinion à ce sujet, dans le conseil, et cette opinion devrait être immédiatement soumise à Sa Majesté.

« Le fardeau de la guerre est bien lourd pour nous aujourd’hui.

“ Nos relations avec la France sont devenues bien difficiles, depuis que le marquis de La Jonquière a perdu sa flotte. Le Canada est presque livré à ses seules ressources.

«  Mais, Français ! plus le péril est grand et plus