Aller au contenu

Page:Kirby - Le chien d'or, tome I, trad LeMay, 1884.djvu/242

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE XVII.

SPLENDIDE MENDAX.

I.

Au milieu des ruines magnifiques de l’antique palais de l’Intendance, on peut retracer encore la chambre où Bigot se promenait, tout agité, le matin qui suivit la réunion du conseil de guerre. Les lettres qu’il avait reçues de France l’irritaient, et il cherchait, dans son imagination fertile, les moyens de satisfaire la marquise de Pompadour, sans renoncer à ses propres desseins.

Les murs de son cabinet, maintenant dévasté par le souffle de cent vingt hivers, étaient alors décorés de peintures superbes, et surtout du portrait de la voluptueuse Pompadour, fait par Vanloo. Cette femme si coupable qui gouverna la France sous Louis XV, possédait néanmoins un bon cœur et un véritable amour des beaux Arts. Elle admira toujours et protégea royalement les architectes, les peintres, les sculpteurs et les hommes de lettres. Vanloo lui avait fait ce portrait par reconnaissance, et elle l’avait donné à Bigot par amitié.

II.

Le chevalier de Péan, secrétaire et confident de Bigot, écrivait à une table. Cependant, de temps en temps, il regardait avec une certaine curiosité la figure animée de son maître qui se promenait à pas rapides dans la pièce richement meublée.

Tous deux gardaient le silence.