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LE CHIEN D’OR

Mais parlons de Belmont, encore. Vous ne m’avez nommé que des Bourgeois : il y avait là bien des gens de condition aussi.

— Je pensais que madame préférait voir défiler la bourgeoisie, répondit Lisette avec naïveté.

Elle pensait aussi que sa maîtresse se plairait à la voir jeter un peu de boue sur tous les convives.

— C’est bien ; mais j’en ai entendu assez ! Au reste, les agissements de la bourgeoisie ne valent pas le vol des pigeons. Les honnêtes gens ne se recrutent pas que chez les bourgeois, chose assez étonnante ! La noblesse, maintenant ! la noblesse !

VIII.

Lisette reprit, tout heureuse de l’encouragement qu’elle recevait :

— Pendant une heure entière, madame de Grand’Maison n’a fait que lever les mains au ciel, tant elle était surprise de voir les riches équipages s’élancer vers Belmont, vers la demeure d’un marchand, d’un trafiquant, comme le bourgeois Philibert !

— Madame de Grand’Maison oublie le cordier de St. Malo ! le cordier qui a filé sa lignée !

Angélique haïssait cette famille. Elle ajouta tout de suite :

— Le bourgeois Philibert est d’aussi bonne origine et aussi fier que le seigneur de Coucy.

Et Lisette, ouvrant ses voiles au même vent, se hâta d’ajouter :

— Et le colonel est aussi fier que son père ! et il peut tout aussi bien foudroyer du regard, s’il se sent offensé !

— Je ne connais dans la ville qu’un seul galant plus beau que lui.

— Oui, madame, compléta la servante. Le chevalier de Repentigny prétend qu’il est la perfection même, et lui, le colonel, il affirme que mademoiselle de Repentigny dépasse la perfection ! C’est du moins ce que dit madame Racine.