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Page:Kirby - Le chien d'or, tome I, trad LeMay, 1884.djvu/466

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le chien d’or

votre voiture, Angélique, demanda-t-il, en l’aidant à se couvrir de son manteau.

— Très volontiers ; mais le chevalier de Péan doit m’accompagner jusqu’à la porte du cabinet de toilette. Je lui ai promis cela.

Ce n’était pas tout à fait vrai ; mais elle lui fit signe de venir. Elle avait un dernier mot à lui dire en secret.

De Péan accourut et ils s’éloignèrent ensemble.

— De Péan, recommanda-t-elle, souvenez-vous de ce que je vous ai dit au sujet de Le Gardeur.

— Je ne l’oublierai pas, répondit de Péan, brûlé par la jalousie. Le Gardeur sera ici dans quelques jours, ou j’aurai perdu toute mon influence, toute mon habileté.

— Merci ! fit Angélique, en lui accordant un sourire.


XII.

Une foule de dames se préparaient à laisser le PALAIS. Elles allaient, venaient, riaient, parlaient, tout en ajustant leurs mantilles et leurs chapeaux. Ce bruit, ce frémissement, cette agitation ressemblaient aux flots ou aux épis que le vent secoue.

Les cheveux étaient ébouriffés, les guirlandes pendaient, les souliers s’écarquillaient, les robes cachaient avec des épingles leurs déchirures. Tous les accidents d’une longue nuit de danse !

Et les cavaliers attendaient les jolies québécoises, pour les conduire chez elles.

Les musiciens fatigués et pris de sommeil ne tiraient plus de leurs violons que des accords languissants. Les lampes pâlissaient devant les clartés du matin.

Un bruit de roues se fit entendre ; les cris des valets et des cochers retentirent jusque dans les somptueux corridors. C’étaient les carrosses qui arrivaient pour ramener les invités chez eux.

Bigot se tenait à la porte, remerciant tout le monde et disant à chacun un adieu courtois. Quand An-