Page:Krafft-Ebing - Psychopathia Sexualis, Carré, 1895.djvu/133

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relative, de la constitution physique et psychique de l’individu atteint. Au point de vue de la psychopathie, l’essentiel c’est le trait commun qui se trouve dans tous ces cas : tendance du penchant sexuel à la soumission et à la recherche des mauvais traitements de la part de l’autre sexe.

On peut appliquer au masochisme tout ce qui a été dit plus haut du sadisme relativement au caractère impulsif (mobiles obscurs) de ses actes et au caractère congénital de cette perversion.

Chez le masochiste aussi il y a une gradation dans les actes, depuis les faits les plus répugnants et les plus monstrueux jusqu’aux plus puérils et aux plus ineptes, selon le degré d’intensité des penchants pervers et l’intensité de la force de réaction morale et esthétique. Mais ce qui empêche d’aller jusqu’aux conséquences extrêmes du masochisme, c’est l’instinct de la conservation. Voilà pourquoi l’assassinat et les blessures graves qui peuvent se commettre sous l’influence de la passion sadique, ne trouvent pas, autant qu’on sait, leur pendant masochiste dans la réalité. Il est cependant possible que les désirs pervers des masochistes puissent, dans leur imagination, aller jusqu’à ces conséquences extrêmes. (Voir l’observation 53.)

Les actes auxquels se livrent certains masochistes se pratiquent en même temps que le coït, c’est-à-dire qu’ils servent de préparatifs. Chez d’autres, ces actes servent d’équivalent au coït. Cela dépend seulement de l’état de la puissance sexuelle qui chez la plupart est psychiquement ou physiquement atteinte par suite de la perversion des représentations sexuelles. Mais cela ne change rien au fond de la chose.


a) Recherche des mauvais traitements et des humiliations dans un but de satisfaction sexuelle

L’autobiographie d’un masochiste qui va suivre, nous fournit une description détaillée d’un cas typique de cette étrange perversion.