Page:Krafft-Ebing - Psychopathia Sexualis, Carré, 1895.djvu/182

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vain contre sa perversion. Il est atteint de phimosis ; le pénis est court et incurvé à sa base, très peu apte à l’érection. Un jour le malade se laissa aller à se masturber en présence d’une dame arrêtée devant la boutique d’un cordonnier ; il fut arrêté comme criminel. (Blanche, Archives de neurologie, 1882, nº 22.)


Il faut encore rappeler à ce propos le cas (cité plus loin, observation 111) d’un individu atteint d’inversion sexuelle et dont la sexualité n’était préoccupée que de bottines de domestiques masculins. Il aurait voulu se laisser piétiner sur le corps par eux, etc.

Un élément masochiste se manifeste encore dans le cas suivant.


Observation 64 (Dr Pascal, Igiene del’ amore.) – X…, négociant, a périodiquement, surtout quand il fait mauvais temps, les désirs suivants. Il aborde une prostituée, la première venue, et la prie de venir avec lui chez un cordonnier où il lui achète une belle paire de bottines vernies, à la condition qu’elle s’en chausse immédiatement. Cela fait, la femme doit traverser les rues, autant que possible dans les endroits les plus sales et les ruisseaux pour bien crotter les bottines. Puis, X… conduit la personne dans un hôtel et, à peine enfermé avec elle dans la chambre, il se précipite sur ses pieds, y frotte ses lèvres, ce qui lui procure un plaisir extraordinaire. Après avoir nettoyé les bottines de cette façon, il fait un cadeau en argent à la femme et s’en va.


De tous ces cas il ressort que le soulier est un fétiche chez le masochiste, évidemment en raison des rapports qui existent entre l’image du pied chaussé de la femme et l’idée d’être piétiné et humilié.

Si donc, dans d’autres cas de fétichisme du soulier, la bottine de la femme se montre comme seul excitant des désirs sexuels, on peut supposer qu’alors les mobiles masochistes sont restés à l’état latent. L’idée d’être foulé aux pieds, reste dans les profondeurs du domaine de l’inconscient, et c’est l’idée seule du soulier, en tant que moyen pour réaliser ces actes, qui surgit dans la conscience. Ainsi s’expliquent bien des cas qui autrement resteraient tout à fait inexplicables.