Car il n’est guère supportable d’être homme et d’être forcé de sentir que chaque femme est futuée[ws 2] comme elle désire l’être.
L’autobiographie très précieuse pour la science qu’on vient de lire était accompagnée de la lettre suivante, qui ne manque pas non plus d’intérêt.
Je dois, tout d’abord, vous demander pardon de vous importuner par ma lettre ; j’avais perdu tout appui et je me considérais comme un monstre qui m’inspirais du dégoût à moi-même. Alors la lecture de vos écrits m’a rempli d’un nouveau courage, et j’ai décidé d’aller au fond de la chose, de jeter un coup d’œil rétrospectif sur ma vie, quoi qu’il en arrive. Or, j’ai considéré comme un devoir de reconnaissance envers vous de vous communiquer le résultat de mes souvenirs et de mes observations, car je n’ai trouvé cité dans votre ouvrage aucun cas analogue au mien. Enfin j’ai pensé aussi qu’il pourrait vous intéresser d’apprendre par la plume d’un médecin quelles sont les pensées et les sensations d’un être humain masculin complètement manqué et se trouvant sous l’obsession d’être femme.
Peut-être tout cela ne s’accorde pas ; mais je n’ai plus la force de faire d’autres réflexions, et je ne veux pas approfondir davantage cette matière. Bien des choses sont répétées, mais je vous prie de