VINGT-QUATRIÈME RUNO
La fiancée est assez instruite, la jeune femme a entendu sa leçon. Je parlerai, maintenant, à mon frère, je m’adresserai au jeune époux[1].
« Ô fiancé, mon cher frère, fiancé plus cher que mon frère, plus aimé que l’enfant de ma mère, plus chéri que le fils de mon père, prête l’oreille à ma voix, écoute ce que je vais te dire touchant mon gracieux oiseau, ma blanche et pure colombe !
« Sache comprendre, ô fiancé, tout le bonheur qui t’est échu en partage ; sache apprécier le magnifique présent que tu as reçu ; et que ta reconnaissance soit sincère et éclatante ! Ton créateur t’avait fait de brillantes promesses ; il les a remplies, le Dieu clément ! Rends grâces au père, rends grâces encore plus à la mère, car c’est elle qui a donné le jour à une pareille fille, à une aussi remarquable fiancée !
- ↑ Les paroles qui vont suivre s’appellent paroles ou chant d’avertissement du fiancé : Sulhon väroitus virsi.