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Page:La Blondine ou avantures nocturnes entre les hommes et les femmes, 1762.djvu/35

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relle. A la dixième ſecouſſe il dechargea, je reſſentis un petit chatoüillement, mais rien autre choſe. Le reſte de la nuit ſe paſſa en plaiſanterie et en jeu, Rapineau étoit tout étendû ſur moi, il prit plaiſir à me faire ſucer ſon membre jusqu’à la derniere goûte, il me baiſa et m’embraſſa ; et comme nous étions las et fatigués, le ſommeil nous accabla et nous dormimes aſſez long tems l’un et l’autre. Il faiſoit deja grand jour, lorsque m’éveillant j’appercus le corps de Rapineau tout decouvert, toutes les parties ſont formées avec une régularité ſans égale, il étoit couché ſur le dos, tellement que je le pouvois conſiderer et regarder à mon aiſe, ſon eſtomac et blanc et bien rempli, ſes bras ſont longs et ronds, ſes cuiſſes graſſes et robuſtes, le ventre mediocrement élevé, ſes jambes ni trop graſſes, ni trop maigres ; ſa peau eſt blanche et ſans aucune tâche qui la rende difforme ; on l’auroit pris à le voir de la ſorte pour une ſtatue de marbre, la lance ſe remua et leva la tête pluſieurs fois pendant qu’il dormit ; dans ce moment, Rapineau s’éveilla en ſurſaut, et moi d’abord que je m’en apercûs, je fis ſemblant de dormir d’un profond ſommeil, il ſe tourna de mon côté, quoi, dit-il, dors-tu encore, ma chere femme, ah pourquoi, repris-je, interrompez-vous mon repos et mon ſom-