Page:La Blondine ou avantures nocturnes entre les hommes et les femmes, 1762.djvu/60

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ſon mari, elle étoit encore vierge, et pourtant lorsque ſon mari coucha la premiére nuit de nôces avec elle, dés le premier coup il prit chemin et entra avec ſa lance naturelle ſon mari la trouva auſſi fenduë qu’une femme mariée. Lorinon avoit promis aux parens de la Naine, qui étoient dans la chambre voiſine de celle où ſe faiſoit le débat, qu’ils entendroient bientôt les cris et les derniers accens de la virginité mourante de ſa femme, il enfila, mais il ſe trompa, elle ne verſa pas une larme, elle ne pouſſa pas même quelques ſoupirs ; le membre viril ſe promenoit au large, que fit Lorinon ? il tourna ſa femme et l’accula avec vigueur, elle s’écria auſſitot, ah ! cher mari, vous me tuez, vous me mettez en piéces, je n’y puis reſiſter, cela me fait mal ! Il retira d’abord ſon inſtrument, c’en eſt aſſez, dit-il, voilà ce que je demandois et ſans ces cris et lamentations, vous n’auriez pas paſſé pour pucelle ; aprés cela, il reprit le veritable chemin du plaiſir conjugal et ils y arriverent tous deux avec un égal contentement. L’on dit encore que les grandes femmes ne ſont pas fort vigoureuſes pour l’ordinaire, à la ſeconde courſe elles ſont laſſes et à la troiſiéme courſe elles ne peuvent plus ; mais une fille ou une femme comme moi eſt infatigable, Toinette, regardez la vivacité de mes yeux, la juſte proportion de toutes les parties