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Page:La Brière - Champollion inconnu.djvu/138

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Aurais-je par hasard, négligé ce matin
Avec l’eau de Ninon de m’éclaircir le teint ?…

(Elle prend un miroir et se contemple.)

Mais non… ma peau toujours est fraîche et délicate
Elle brille partout d’albâtre et d’écarlate ;
Le fard est bien placé… le blanc l’est encore mieux…
Aurais-je ce matin moins d’éclat dans les yeux ?…
Ils sont très vifs… les cils sont teints d’un noir qui tranche
… Eh mais ! mon ratelier branlerait-il au manche ?…
Il tient très bien d’abord… en honneur je m’y perds…
Ah !… mes deux coussinets sont-ils mis de travers ?…
Mon Dieu non ! que serait-ce ? en vain je m’évertue
Le prince Bajazet avait donc la berlue !…
Pour ne pas voir le prix d’un minois si charmant…
Il n’en est pas touché… non… bien joli pourtant…
Mais quel est ce papier ?…

(Elle se baisse et ramasse un billet.)

Mais quel est ce papier ?…Quelle est cette écriture ?
Je ne la connais point…

(Elle lit.)

… Ô fatale lecture !
Le voilà découvert le secret plein d’horreur ;
Ce secret si caché qui me bouchait son cœur…
Ô traître Bajazet ! très traîtresse Atalide !
Amoureux enragés ! couple ingrat et perfide !!!



Scène 8

Acomat, Roxane

Roxane

Accourez grand visir ! partagez ma fureur ;
Apprenez un secret qui me glace d’horreur…