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Page:La Brière - Champollion inconnu.djvu/60

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avec l’un d’eux, un de mes amis et un excellent sujet, pour loger ensemble, ce qui ferait que nous n’aurions à supporter chacun que la moitié du loyer. La nourriture est bonne et coûte moins que chez M. Faujat. Si cela te convient, je le veux bien, tu n’as qu’à parler. Il n’y aura d’autre inconvénient pour moi que celui d’avoir de grandes courses à faire pour voir les personnes que je fréquente ordinairement, mais il suffit que cela puisse t’épargner des dépenses pour moi pour que je le fasse avec plaisir.

Autre sujet de cuisantes difficultés, pour le pauvre étudiant : le chapitre de la toilette !


Les culottes de reps sont importables, celles de nankin je les ai usées depuis l’été ; ainsi me voilà un franc sans-culotte, sans cependant en avoir les principes ni les intentions…

Mes culottes ne peuvent plus me servir ; elles sont râpées à force de les brosser et surtout trop étroites pour ce que j’ai grandi et grossi : envoie-moi du drap et du nankin…

Comme on ne peut se passer de bottes, je te prie de me dire s’il en faut commander…

J’ai bien besoin d’un frac et d’une anglaise pour l’hiver. En vérité je n’ose aller chez personne ; aussi je reste chez moi…

Qui veux-tu que je fréquente ? Quand on veut habiter Paris et vivre avec les Parisiens, il faut faire comme eux. Je ne dis point qu’il faille dépenser pour les spectacles, les bals, et autres choses de cette force : mais il faut avoir une tenue et je n’en ai pas. Ce n’est pas avec des gros bas de coton aux jambes, un gilet noir et toujours un vieux habit à la provinciale qu’on va en société. Voilà pourquoi je ne vois ni ne peux voir personne…