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Page:La Brière - Champollion inconnu.djvu/91

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Celui qui nous acquit une nation nouvelle
Sera victime, hélas, d’une loi trop cruelle !
Bourreaux, allez voiler son front victorieux !
Si mon fils doit périr, que ce soit en ces lieux !
Qu’il teigne de son sang ces glorieux trophées,
Ces armes au combat par lui-même enlevées !
Si, loin de cette enceinte, il trouve le trépas,
Sur la tombe de ceux que t’immola son bras,
Rome, reçois son sang ! Oui, reçois cette vie
Qu’il exposa toujours pour servir sa patrie !
Nos neveux rougiront d’être appelés Romains !
Ils rougiront du sang que vont verser vos mains !
Sa mort ne peut flétrir les lauriers de sa gloire :
Pour nous sera la honte, et pour lui la victoire !


La naïve pièce suivante est encore œuvre de lycéen :


Conaxa
Conte

Un commerçant, au déclin de son âge,
Voyait depuis longtemps fructifier ses fonds ;
 Et ses vaisseaux bravant l’orage
Couvraient des mers les abîmes profonds :
Ils venaient à bon port. Riche dans peu d’années,
Il vit l’or et l’argent s’amonceler chez lui,
Et tout lui présageait d’heureuses destinées.
Du probe Conaxa la jeunesse avait fui :
 Déjà la vieillesse craintive
Lui faisait redouter les caprices des flots,