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Page:La Revue hebdomadaire 1896 n 228-232.pdf/624

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UNE
VISITE AU DOCTEUR PAGELLO




LA DÉCLARATION D’AMOUR
DE GEORGE SAND




Faudra-t-il nous résigner à n’avoir que la Confession d’un enfant du siècle et les trop discrètes expansions de Lélia ? Continuera-t-on à dérober à notre curiosité si fortement excitée cette correspondance des deux grands amoureux, dont l’un des deux au moins fut emporté dans le tourbillon de folie — jusqu’à la mort ? Et cependant, ne l’a-t-on pas, depuis quelques années, tant émiettée par menus fragments qu’il n’est plus de mystère que pour les profanes ? Au surplus, à défaut des confidences de Lui et des révélations d’Elle, n’avons-nous pas la confession, nous devrions dire la déposition d’un témoin, un témoin que les circonstances ont fait tout à coup passer du rôle de comparse à celui de premier sujet ?

À notre sollicitation, le docteur Pagello, qui avait jusqu’alors gardé un silence obstiné, s’est départi de cette réserve dont nul ne l’avait pu faire sortir jusqu’à ces derniers temps. Il a consenti à parler. Après avoir fait connaître dans quelles circonstances[1] était

  1. Nous les avons rapportées dans notre article de la Revue hebdomadaire du Ier août dernier : « Un roman vécu à trois personnages, Alfred de Musset, George Sand et le docteur Pagello »