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LES CONCILES BOUDDHIQUES.

des cinq Nikāyas. Pourquoi le paragraphe final ignore-t-il l’œuvre d’Ānanda ? Est-ce à dire que le concile se soit occupé exclusivement de discipline, et que le § 8 ait été interpolé après que le chapitre XI avait reçu son titre ? — Minayeff n’a pas jugé digne de lui cette petite remarque ; elle emprunte cependant quelque intérêt à ce fait que le Culla ne souffle pas mot d’une récitation de l’Ahbidharma (preuve d’antiquité, observe très bien M. Oldenberg[1]), tandis que les Vinayas de plusieurs sectes, Dharmaguptas, Sarvāstivādins, parlent de l’Abhidharma dans leurs chapitres correspondant au Culla XI. — Les Mahīçāsakas et les Mahāsāṁghikas imitent, au contraire, la réserve du Culla en ce qui regarde les livres de « nomenclature scolastique »[2] : il serait curieux que le Culla XI, dans la rédaction que suppose son titre, eut possédé sur les Mahīçāsakas, en omettant les cinq Nikāyas, l’avantage qu’il partage avec les Mahīçāsakas sur les Dharmaguptas et les Sarvāstivādins, en omettant l’Abhidharma.

2) La sentence contre Channa, §§ 12-15. De cette procédure contre Channa, du brahmadaṇḍa, le Vinaya ne sait rien, de l’avis autorisé de M. Oldenberg ; les moines auquel s’adresse Ānanda n’en savent pas plus long, puisque celui-ci est forcé de la leur expliquer. Le seul Mahāparinibbāna en fait mention (VI. 4) et nous fournit la conversation qu’Ānanda répète mot pour mot aux bhikṣus du conclave (Culla, XI § 12).

Ceci démontre, à tout le moins, qu’Ānanda n’a pas fait chanter aux membres du concile l’intégrité du Mahāparinibbāna, car il n’aurait pas eu à leur répéter cette injonction du Maître défunt.

  1. Buddh. Stud., p. 628. — Voir ci-dessus p. 7, n. 2.
  2. mātṛkās, voir Kern, Man. p. 2-3.