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LE MUSÉON.

habilement circonvenus, tout en communiquant leur manière de voir au « leader » des Occidentaux, sont d’accord pour la tenir secrète jusqu’au grand Jour des assises.

Comment ! il existe un texte formel, une règle numérotée xviii dans le recueil des Nissaggiya Pācittiyas, qui défend au Saṁgha de recevoir de l’argent ; et les moines de Vaicālī, non contents de la violer, osent décréter contre Yaças qui les reprend l’acte de réconciliation et l’acte de suspension ! Bien plus, ils forment une cabale, cherchent à séduire Revata et séduisent Uttara, qui, de disciple fidèle d’un saint homme, devient le complice des débauchés. C’est étrange et on conclut, à première vue, — que le Vinaya n’existait pas à l’époque de Vaicālī : s’il faut en croire le Culla quand il définit la nature des « points de discipline » pratiqués et défendus par les Vajjiputtakas et quand il nous narre ces pieux débats, on ne saurait admettre que les Vinayas fussent connus des theras embarrassés et des Vajjiputtakas hérétiques. « Sur les dix abus qui doivent avoir provoqué la réunion du concile, sept au moins violent des décisions formelles du Prātimokṣa. Comment les bhikkhus de Vaicālī auraient ils pu espérer un moment qu’on les leur passerait, s’ils avaient connu le formulaire, s’ils l’avaient récité deux fois par mois »[1] ?

Sans apercevoir cette difficulté, M. Oldenberg, dans son Introduction au Mahāvagga, si méritoire d’ailleurs à tant d’égards, MM. Oldenberg et Rhys Davids, dans la préface des Vinaya Texts[2], ont édifié sur le récit du Culla une combinaison fort curieuse, très caractéristique des expé-

  1. Barth, Bulletin des Rel. de l’Inde, 1899-1902, III, ii, p. 29.
  2. S. B. XIII, p. xxii.