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Page:Lacroix - La Perle de Candelair.djvu/291

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LE SECRÉTAIRE DU MINISTRE

Quant à M. Malsauge, il est arrivé à l’âge où les ambitions prennent la grande place dans le cœur et dans la vie des hommes, surtout lorsque pour soutenir cette ambition il y a derrière elle un réel mérite et un talent sérieux.

M. Malsauge est ministre, il est un des orateurs les plus éloquents et les plus écoutés du gouvernement, qui n’attend que son bon plaisir pour lui offrir un siége au Sénat.

On n’est plus au temps où, à Candelair, il avait le loisir de faire à sa femme des compliments sur sa toilette de vapeurs. Non, et sauf les jours de grandes réceptions, il est bien rare que M. Malsauge ait le temps de se rencontrer quelques minutes avec Mme Hélène.

Mais par exemple en ce qui concerne Étienne, c’est bien autre chose : en découvrant dans son secrétaire l’étoffe d’un homme sérieux, habile et capable de marcher à côté de lui, tout en l’aidant en maintes choses graves, il l’a peu à peu émancipé, il lui a donné du champ, et tout en le gardant à ses côtés, bien plus en second et en ami que comme secrétaire, il l’a grandement poussé à accepter une situation éminente qui peut permettre à Étienne de lui être doublement utile.

Ceci de concert avec le marquis de Ferrettes qui n’a jamais laissé échapper l’occasion de faire grandir la situation de son protégé.

Dans le département, où le marquis possède de très grandes propriétés et où par conséquent il a une influence incontestable, il a fait acheter à M. Jussieux juste de quoi avoir des attaches dans le pays.

Puis le jeune homme a été présenté partout par le