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Page:Laisnel de La Salle - Croyances et légendes du centre de la France, Tome 1.djvu/26

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INTRODUCTION


Le raisonner tristement s’accrédite ;
On court, hélas ! après la vérité ;
Ah ! croyez-moi, l’erreur a son mérite.
(VOLTAIRE.)
Le pays des chimères est, en ce monde, le seul digne d’être habité… Il n’y a de beau que ce qui n’est pas.
(J.-J. ROUSSEAU.)
Ô toi !ô idéal !toi seul existes !
(Victor HUGO.)

Il y a, dans nos campagnes, une sorte de superstition qui, selon nous, devrait trouver grâce devant les yeux des plus rigides philosophes. Nous voulons parler de ces coutumes, de ces croyances antiques et naïves, vestiges incohérents et presque effacés des mœurs et des mythologies d’autrefois, et qui composent un merveilleux bizarre dont se repaît avec d’autant plus d’avidité l’imagination du peuple, qu’elle y trouve plus de vague et de mystère.

C’est de ce genre de superstition que l’on a dit avec justice qu’elle était la poésie de l’ignorance. Nous plaçons, quant à nous, ces traditions fabuleuses au nombre des douces et consolantes illusions qui aident