CHAPITRE SECOND
SORCELLERIE (suite) :
LE FEU DU TEMPS ; — LES MENEUX DE NUÉES
OU GRÊLEUX.
Nos paysans sont convaincus que l’incendie qui provient de la chute du feu du temps, — c’est ainsi qu’ils appellent la foudre, le feu du ciel, — ne peut s’éteindre avec, de l’eau. Les personnes qui possèdent le secret de barrer le feu ont seules le pouvoir de mettre fin aux incendies de cette nature[1].
Barrer le feu, c’est, au moyen d’une patenôtre secrète[2], accompagnée de certains gestes, en arrêter subitement les progrès. On cite des exemples prodigieux de cette faculté surnaturelle ; malheureusement, l’on tient pour certain que ceux qui barrent le feu risquent leur âme ; ce qui fait que ces précieux thaumaturges deviennent excessivement rares, et c’est vraiment dommage, car les villes où l’on entretient à grands frais des compagnies de pompiers trouveraient avantage et économie à prendre simplement à louage un ou deux de ces individus, qui savent, sans pompe et sans