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Page:Laisnel de La Salle - Croyances et légendes du centre de la France, Tome 1.djvu/319

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CHAPITRE QUATRIÈME

SORCELLERIE (suite) :
PRÉSERVATIFS CONTRE LES SORTS.


Il nous semble assez à propos de faire suivre ces histoires de sorciers de quelques indications sur les moyens le plus ordinairement employés pour se mettre personnellement en garde contre toute espèce de maléfices.

On assure que la plupart du temps on atteint ce but en chaussant tout simplement à l’envers un de ses bas ; ou assure encore que si l’on a la mauvaise chance de rencontrer en son chemin une personne que l’on soupçonne de sorcellerie, il suffit, pour conjurer tout danger, de dire trois fois mentalement : Je te doute ! c’est-à-dire : Je te tiens pour suspect[1].

Mais on préconise surtout comme de très-bons préservatifs, les suivants : un os de taupe que l’on porte en tout temps sous l’aisselle gauche ; une tête de cerf-volant ou lucane (lucanus cervus), muni de ses cornes, que l’on attache, ainsi que nous l’avons déjà dit (p. 269), au cordon du chapeau. — Il y a soixante ans, on ne rencontrait guère un

  1. Le verbe douter, dans le vieux français, était actif :

    Il ne doute pluie ne vent,
    Ne nule autre chose grevant.

    (Roman de la Rose, v. 2743.)