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En l’an 608 à 610 une branche cadette des Chalukyas s’établit entre les fleuves du Codavéry et de la Kisthna et y fonda la dynastie des Chalukyas occidentaux qui prit pour capitale Rajahmundri (où existe aujourd’hui un barrage célèbre sur le Godavéry) et s’étendit au Nord et au Sud ; elle s’éteignit vers l’an 1228.

Dans le Guzarat, la dynastie Radjpute des Chaüras expulsa les Vallabas et régna à Ainalwara, (aujourd’hui Patan), dans le Radjputana jusqu’à l’an 931 où elle s’éteignit ; son domaine fut réuni à celui des Chalukyas de Kalianapur.

Makachamata qui avait succédé au Kachemir à son père Tourouchka[1] et qui, comme lui, était un fervent Bouddhiste, s’empara du reste du Cachemire, du Turkestan, de Gasna etc. Le Bouddhisme reconquit ainsi tout le terrain qu’il avait perdu.

Gambirapakcha fils et successeur du Bouddapackcha prit pour capitale Pantchala. Il protégea Areiaçanga qui était le personnage principal du Bouddhisme à cette époque.

Il réunit sous la présidence de ce maître fameux une assemblée de religieux et de docteurs dans le temple Ouchinapouram à Çahara ville de l’état de Yavana dans l’Ouest de l’Inde. Cette assemblée fut sans doute le commencement de l’École des Yogatcheria ou Grand Véhicule contemplatif.

Nous avons vu Bouddha condamner les pénitents nus et devenir presque la victime de leurs attentats, ainsi que ses principaux disciples. Les fanatiques Civaïstes ont dû, dans le Sud, contribuer beaucoup à l’extermination du Bouddhisme, mais les deux religions ont vécu côté à côte, dans le N. O. de l’Inde, dans le Dekan, le Punjab, le Kaboul et le royaume d’Aschagini, ainsi que le montrent les récits de Hiouen-Tsang. Là, sous les Guptas et particulièrement sous les rois Indo-Scythes, paraît s’être élaboré un mélange de la doctrine du Bouddha et des doctrines et pratiques du Civaïsme, en commençant par le Yoguisme.

  1. Ce nom ou un nom approchant qui revient souvent, ressemble beaucoup à celui de Tartares ou Turks, nom des anciens Mongols.