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pour une confession générale qu’on appelait Pochada. La disposition du Pochada démontre que tout l’ancien culte bouddhiste consistait en une seule Assemblée tenue pour cette confession générale et pour le renouvellement des vœux conformément au livre Pratimauk.

Deux fois par mois, à la nouvelle et à la pleine lune, les religieux confessaient leurs fautes à haute voix devant le Bouddha et l’Assemblée. D’après le Vini, « Lorsqu’un Rahan a contrevenu à la règle, il doit aller immédiatement trouver son supérieur et lui confesser sa faute à genoux. »

Cette règle suppose l’examen de conscience quotidien que recommande la philosophie aussi bien que la religion pour étouffer dans leur germe nos mauvais sentiments et nos mauvais penchants, et pour donner à chacun de nous la mesure de son avancement dans le progrès moral. C’est la mise en œuvre du « Connais-toi toi-même » des livres sacrés de l’Inde et de Socrate.

Bouddha ne paraît pas avoir ajouté, au moins dans la forme que nous connaissons, le directeur de conscience qui aurait pu être utile pour stimuler l’indolence des religieux bouddhistes devenue aujourd’hui proverbiale, pour combattre les vices de l’enfance et de la jeunesse et venir en aide à la faiblesse des femmes. Il a sans doute craint l’abus, pire en pareille matière que le défaut ; le directeur de conscience, aux yeux du psychologue, ne devant être que l’auxiliaire, le stimulant, le guide très réservé, essentiellement et intimement personnel. La direction de conscience est exercée dans l’Inde par les grands gourous brahmaniques, et dans la Chine et au Thibet, chez les bouddhistes, par des gourous individuels, luxe à la mode pour les riches.

Abidarma ou métaphysique.

Cette section des écritures bouddhiques qui, avec les deux autres Pittagas, forme la Triple corbeille, n’a pas été exposée directement par Bouddha, mais formée après sa mort d’un certain nombre de passages philosophiques recueillis dans son enseignement.

Loin de contenir le Pyrrhonisme et le nihilisme, les