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[Lect. VIII.]
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RIG-VÉDA. — SECTION PREMIÈRE.

Pourandhi[1] vous a appelés ; (vous l’avez entendue, dieux) généreux, et vous êtes venus à son secours.

20. Secourables Aswins, en faveur de Sayou[2] vous avez rempli les mamelles d’une vache maigre et stérile. Vous avez, par votre puissance, amené à Vimada sa jeune épouse, fille de Pouroumitra[3].

21. Secourables Aswins, c’est vous qui, avec la charrue, avez semé l’orge ; vous qui avez tiré (de la terre) la nourriture de l’homme ; c’est vous qui, frappant de la foudre le Dasyou, avez fait briller la lumière pour l’Arya.

22. Ô Aswins ! c’est à vous que Dadhyantch, fils d’Atharvan, dut sa tête de cheval. Le doux savoir, aimé de Twachtri, ce pieux Richi l’employa pour vous, et vos louanges sont devenues comme les guides du sacrifice[4].

23. Sages et véridiques Aswins ! j’implore sans cesse votre faveur ; exaucez toutes mes prières ; accordez-nous de grandes richesses, des enfants et de la gloire.

24. Puissants, bienfaisants Aswins, vous avez donné à l’épouse d’un eunuque un fils (nommé) Hiranyahasta[5]. Ô Aswins, Syâva, trois fois déchiré, a été par vous rappelé à la vie[6].

25. Voilà, ô généreux Aswins, vos anciennes prouesses, que les mortels ont célébrées. Nous aussi nous chantons vos louanges : pour prix de nos sacrifices, donnez-nous la force et la domination !


HYMNE VI.

Aux Aswins, par Cakchivan.

(Mètre : Trichtoubh.)

1. Généreux Aswins, que votre char vienne ici amené sur l’aile de l’épervier (poétique)[7], (ce char) rempli de richesses et de plaisirs, plus rapide que la pensée de l’homme, orné de trois siéges, aussi prompt que le vent.

2. Sur ce char à trois roues, à trois siéges, rapide et roulant dans les trois mondes[8], venez, ô Aswins, engraissez nos vaches, nourrissez nos chevaux, augmentez notre vaillante race !

3. Secourables Aswins, venez, sur votre char rapide et impétueux, écouter l’hymne du poëte. Les anciens sages n’ont-ils pas célébré votre empressement à soulager la misère des (mortels) ?

4. Véridiques Aswins, qu’ils vous amènent ici, ces éperviers (poétiques)[9], légers et rapides, attelés à votre char, lesquels, pareils à des vautours aériens et impétueux comme les flots, vous conduisent vers le sacrifice !

5. Ô maîtres, la jeune et aimable fille du Soleil[10] vient de monter sur votre char. Que dans leur course circulaire vos chevaux ailés, superbes, rapides, brillants, vous amènent près (de nous) !

6. Généreux protecteurs, par votre puissance vous avez sauvé Bandana[11], délivré Rebha[12], transporté à travers l’Océan le fils de Tougra[13], rendu Tchyavâna[14] à la jeunesse.

7. Atri se trouvait au milieu du feu : ô Aswins, vous lui avez donné soulagement et nourriture[15]. Touchés de sa prière, vous avez rendu le jour à Canwa, plongé dans les ténèbres[16].

8. Le vieux Sayou[17] vous implora ; ô Aswins, vous avez pour lui rempli la mamelle d’une vache. Vous avez délivré du danger un passereau[18], et rendu une jambe à Vispalâ[19].

9. Ô Aswins, vous avez donné à Pédou un cheval blanc, vigoureux, terrible, aimé d’Indra, redoutable en ses hennissements, frappant, immolant son ennemi, auteur étonnant de mille biens[20].

10. Puissants Aswins, ô vous dont la naissance est si fortunée, nous vous appelons à notre se-

  1. Voy. p. 114, c. 2, note 3. Cependant ici ce mot (Pourandhi) peut signifier prière.
  2. Voy. p. 115, col. 1, note 9.
  3. Voy. page 73, col. 1, note 3.
  4. Ces derniers mots sont la traduction du mot apicakchyam. (Voy. p. 90, c. 1, note 2 ; p. 92, c. 1, note 1 ; et p. 114, c. 2, note 2.) Ce passage confirme encore l’explication que nous avons donnée de la légende de Dadhyantch. Il est clair que dans cette histoire il s’agit de chants et de sacrifices. Twachtri est un nom d’Agni qui devait être, avec les Aswins, l’objet des chants de Dadhyantch ; et les hymnes consacrés aux Aswins, placés en tête, étaient probablement une espèce d’introduction, de lien, de sous-ventrière, de rêne (apicâkchyam, sandhânabhoûtam), avec laquelle on amenait, on dirigeait le char du sacrifice.
  5. Voy. page 114, col. 2, note 3.
  6. Voy. page 116, col. 1, note 6.
  7. On peut traduire encore, rapide comme l’épervier. J’ai repris le sens expliqué page 89, col. 1, note 2, et page 98, col. 1, note 2.
  8. Voy. page 63, col. 2, note 2.
  9. Observation de la page 117, col. 1, note 7.
  10. Voy. page 113, col. 1, note 1.
  11. Voy. p. 109, c. 1, note 5 ; p. 114, c. 2, note 1.
  12. Voy. p. 109, col. 1, note 5 ; p. 113, col. 2, note 1.
  13. Voy. p. 109, col. 2, note 3 ; p. 113, col. 2, note 4.
  14. Voy. p. 114, col. 1, note 6.
  15. Voy. p. 73, col. 1, note 2.
  16. Voy. p. 48, col. 2, note 1 ; p. 63, col. 2, note 2.
  17. Voy. p. 110. col. 1, note 15 ; p. 115, col. 1, note 9.
  18. Voy. p. 116, col. 2, note 6.
  19. Voy. p. 109, col. 2, note 14.
  20. Voy. p. 114, col. 1, note 1.