Aller au contenu

Page:Langlois - Rig Véda.djvu/237

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
[Lect. IV.]
229
RIG-VÉDA. — SECTION TROISIÈME.

dieux[1] nous protégent ; qu’Hotrâ[2], que Bhâratî[3], avec leurs riches offrandes, viennent à notre secours.

4. Ô Vrihaspati, ami de tous les Dieux, agrée nos holocaustes, et accorde à ton serviteur des biens précieux.

5. Adorez et chantez Vrihaspati, qui brille au milieu des sacrifices. J’implore sa force invincible.

6. (Oui, adorez) Vrihaspati, bienfaiteur des hommes, indomptable, illustre, doué de toutes les formes.

7. Brillant et divin Poûchan, cet hymne nouveau est pour toi. C’est un hommage que nous te rendons.

8. Prends plaisir à ces chants que nous accompagnons d’offrandes. Aime notre prière, comme l’époux aime son épouse.

9. Qu’il soit notre sauveur, ce Poûchan, qui de son regard embrasse tous les mondes.

10. Nous adorons la noble lumière du divin Savitri, qui lui-même provoque nos prières.

11. Apportant avec nous l’offrande et la prière, nous demandons les bienfaits du divin Savitri, du (fortuné) Bhaga.

12. Par des sacrifices, par des hymnes, les prêtres, que la Sagesse dirige et que la Prière inspire, honorent le divin Savitri.

13. Soma[4] vient ; il connaît la voie des Dévas ; il s’avance vers le trône de Rita, et prend la place qui lui a été préparée.

14. Soma nous donne, à nous et aux animaux, bipèdes ou quadrupèdes, l’abondance et la santé.

15. Soma prolonge notre vie, et dompte nos ennemis ; qu’il vienne s’asseoir à notre foyer.

16. Ô Mitra et Varouna, (dieux) puissants, jetez (votre) beurre sur nos vaches, (votre) miel sur les mondes.

17. Ô vous, dont les œuvres sont pures, dont nous exaltons la gloire, dont nos adorations et nos longues (prières) augmentent la puissance, vous régnez avec grandeur et avec force.

18. Chantés par Djamadagni, asseyez-vous au foyer du sacrifice. Agrandis par le sacrifice même, buvez le soma.


HYMNE VIII[5].

À Agni, par Vamadéva.

(Mètres : Achtî, Atidjagatî, Ghriti et Trichtoubh.)

1. Animés d’un même esprit, que les Dévas, ô Agni, viennent te donner l’essor à toi, Déva puissant ; oui, par leurs œuvres, qu’ils te donnent l’essor. Honorez un Déva immortel au milieu des mortels ; enfantez un Déva sage et universel, oui, enfantez un Déva sage.

2. Ô Agni, amène vers les Dévas ton frère Varouna, qui par sa bonté mérite une part dans le sacrifice, oui, le grand (Varouna), qui mérite une part dans le sacrifice ; cet Aditya pieux, qui donne aux hommes le beurre (céleste), oui, ce royal (Varouna) qui donne aux hommes le beurre (céleste).

3. Généreux ami, amène vers nous ton rapide ami (Varouna) ; qu’il soit comme la roue d’un char arrivant sur une bonne voie ; oui, deviens pour nous cette heureuse voie. Ô Agni, reçois nos offrandes en l’honneur de Varouna, en l’honneur des Marouts resplendissants. (Dieu) brillant et généreux, fais le bonheur de mon fils et de mon petit-fils ; oui, fais notre bonheur, à nous-mêmes.

4. Sage Agni, tu as en notre faveur détourné la colère du divin Varouna. Tu es le plus grand des sacrificateurs, le premier de ceux qui présentent l’offrande ; (dieu) brillant, délivre-nous de toutes les inimitiés.

5. Ô Agni, prête-nous ton secours et viens à nous au lever de cette aurore. Donne-nous la faveur de Varouna. Accours avec tes présents, et répands tes douceurs sur notre sacrifice. Réponds à notre invocation, et viens à nous.

6. La vue de ce dieu fortuné au milieu des mortels est le plus beau, le plus merveilleux des spectacles. Elle est aussi désirable, aussi douce que le beurre pur et limpide qui vient de la vache inviolable.

7. Le divin Agni à trois naissances[6] nobles,

  1. C’est-à-dire les Prières, qui portent le nom de Varoutrî. Voy. page 52, col. 2, note 3.
  2. Voy. page 52, col. 2, note 1.
  3. Voy. page 43, col. 1, note 1.
  4. La libation personnifiée.
  5. Ici finit le troisième Mandala, qui porte le nom de Viswâmitra, et commence le quatrième, qui est appelé le Mandala de Vâmadéva.
  6. Le commentaire rappelle ici la triade d’Agni, de Vâyou et du Soleil, considérés comme le même personnage. N’est-ce pas une répétition de la distinction que l’on fait quand on voit dans Agni le feu du sacrifice, le feu de la foudre et le feu du soleil ? Agni, comme nous l’avons vu, naît aussi sur la terre, dans l’air et dans le ciel ; trois fois aussi, chaque jour, il naît pour le sacrifice.