Page:LeMay - Fables canadiennes, 1882.djvu/117

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
115
livre deuxième

 
Se hâtait d’ajuster cet éclatant mélange
 Et de plumes et de couleurs.
 Il pensait que les oiseleurs
Seraient bien étonnés de son aspect étrange.
Il ne se trompait point : les chasseurs, l’ayant vu,
 Se dirent tout remplis de joie
 Que c’était une rare proie ;
Et l’un d’eux, épaulant pour ce coup imprévu
 Son arme meurtrière,
 Tira d’aplomb,
Et le pauvre corbeau finit là sa carrière :
 Il tomba tout criblé de plomb…


Plus d’un, en se parant d’un éclatant plumage
 Qui ne devait pas être sien,
 Souffre, hélas ! un mortel dommage
 Et dans son âme et dans son bien !