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Page:LeMay - Fables canadiennes, 1882.djvu/143

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livre deuxième


Il peut devenir un héros
Celui-là que la faim poignarde…
Las de guetter l’occasion,
Notre loup finit par comprendre
Qu’il devait autrement s’y prendre
Et risquer une invasion.
Que l’on soit loup, que l’on soit homme,
 Il faut manger ;
La vie à cela se consomme ;
Tanner n’y pourra rien changer.
Il aborda, la gueule ouverte
Et d’un air bien déterminé,
Un troupeau qui dans l’herbe verte
Faisait sieste après dîné.
Le chien accourut tout de suite,
Mais le loup ne prit point la fuite ;
Il fallut donc parlementer.

— J’ai faim, je mange, dit le fauve,
Rien qu’un mouton et je me sauve :
Je suis facile à contenter.

— Qu’à pas un ta griffe ne touche,
Répliqua le cerbère, ou bien…