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livre troisième

 On se prend dans son propre piége ;
 On veut laisser d’autres debout
 Et l’on perd soi-même son siége.

 D’une chauve-souris
 Écoutez l’aventure ;
 Votre douce nature
 Lui prêtera le coloris.

— Je ne suis point, mes sœurs, vile, ni flagorneuse ;
 Je ne viens point faire ma cour —
 Dit la chauve-souris, un jour,
En pliant avec soin son aile membraneuse, —
 Or, les moineaux, nos ennemis,
 M’ont, tout à l’heure encor, promis
 De me faire heureusement vivre,
 Si je voulais ici les suivre
 Pour vous déposséder ;
 Mais je ne veux pas les aider.

 C’était aux souris véritables
Que la chauve-souris parlait comme cela ;
 Elle ne contait là
 Que des mensonges détestables,
 Et désirait pour ce brandon