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livre quatrième

Il accusa sa glace et, pour ne plus s’y voir,
 Il la mit tout en pièces.
Ce furent là, je crois, ses seules hardiesses.

Un jour il entendit un superbe vieillard,
 Un véritable personnage,
 Parler de son jeune âge
Perdu dans le passé comme dans un brouillard,
Parler de ses travaux, de ses limpides gloires
 Et des victoires
 De son drapeau.
 Il trouva cela beau ;
 Puis, prenant la parole :

— Mais qui donc êtes-vous ? Vous devez être âgé
Vous qui tant avez fait ? dit-il d’une voix molle.

Le vieillard se nomma.

 — Que te voilà changé !
Dit l’autre en retrouvant un compagnon d’enfance.

— Je suis changé, c’est vrai, mais toi tu l’es aussi.

— Moi ? mais comment cela, je n’ai point de souci.