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Page:LeMay - Fables canadiennes, 1882.djvu/278

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fables

— Ce rustre, pensait-il, a quelque doux secret,
 Quelque bonne ruse
 Dont il use
 En homme discret.
Il faut l’interroger. J’ai le droit de connaître,
 C’est un fait patent,
 S’il est toujours aussi content
 Qu’il s’efforce de le paraître.

 Or, le soir arrivé
 Et l’ouvrage achevé,
 Le serviteur, près de la flamme
 Du foyer,
 Au lieu de larmoyer,
Dans un couplet joyeux laissa rire son âme.

 — Tu chantes bien, dit le fermier,
 En vérité cela m’intrigue :
 Tu ne sens donc pas la fatigue ?

— La fatigue, je l’aime ; elle rend mon sommier
 D’une mollesse souveraine.

— Tu trouves du plaisir à travailler toujours ?