Aller au contenu

Page:LeMay - Fables canadiennes, 1882.djvu/326

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
324
fables

 Il négligea son labourage
 Et ne faucha plus de moissons
 Aux gais refrains de nos chansons.
La dépense augmentant bien plus que les recettes,
 Il fit des dettes ;
 Mais il s’en moquait bien.
 Combien
Voudraient être à sa place, avoir la perspective
 De la fortune et des honneurs,
 Et puis voir, en définitive,
 À leurs pieds tous les sermoneurs !

— Je serai, pensait-il, commissaire d’école ;
 On commence par là.
Je serai président d’un grand cercle agricole,
 Et, pour cela,
 J’apprendrai peut-être
 De quelque bon maître
 À signer mon nom au lieu d’une croix.
Je serai marguillier. Plus que cela, je crois,
 Je serai maire en ma paroisse
 Et préfet du comté.
Je vois les envieux, je comprends leur angoisse…
 Mais je veux user de bonté
Et ne traiter personne avec outrecuidance.
 Or, une fois en évidence,