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l’affaire sougraine

sait pas. Ce n’est pas elle qui s’occupait de chercher des logements ou d’aller payer les termes. Elle était d’une santé fort délicate et ne sortait guère. Ida, sa fille, et l’instituteur se mettaient de bon cœur à son service et géraient fort bien les petites affaires de la maison.

— Je vous demande pardon si je suis indiscret, madame, fit Vilbertin en saluant profondément, mais j’ai cru vous faire plaisir en vous apportant cette quittance.

Il tendait à sa locataire un papier soigneusement plié.

Madame Villor prit le papier et le parcourut des yeux.

— Mon loyer est payé jusqu’au premier de mai ! dit-elle, toute surprise.

— Jusqu’au premier de mai, madame.

— Est-ce M. Duplessis ?…

— Non, non, c’est moi… que diable ! il faut faire un peu de bien si l’on veut se sauver… C’est peu, mais c’est cela. Et plus tard… on verra. Je ne dis rien ; cela dépendra…

Il essayait de rire, le notaire ; l’effort était visible.