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Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/150

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l’affaire sougraine

— Beaucoup. Vous comprenez ? un enlèvement et un meurtre…

— Un meurtre ? êtes-vous bien sûre qu’il y eut un meurtre ?

— La rumeur le disait… Il est vrai qu’on doit ne se fier que peu à la rumeur.

— Avez-vous connu Sougraine, vous, madame Villor ?

— Oui ! il a passé deux ans à Lotbinière. Sa femme était d’une extrême habileté, et nulle part on n’a vu rien de joli comme les chapeaux qu’elle façonnait. Avec des écorces de frêne teintes des plus belles couleurs, elle imitait toutes les fleurs de la nature. Ils avaient deux enfants, deux petits garçons.

— Vous avez demeuré à Lotbinière, madame Villor ? reprit le notaire, sans avoir l’air d’attacher d’importance à la réponse.

— Oui, monsieur ; ma famille restait près du domaine. La famille Houde. Je suis la sœur de Léon Houde qui se trouvait au nombre des voyageurs surpris par les sioux dans les Montagnes Rocheuses. Pauvre Léon ! il est mort des suites des blessures qu’il reçut alors… Rodolphe est son fils.