Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/152

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
154
l’affaire sougraine

lui présentait et s’assit sans dire un mot, lui qui abondait en paroles gaies et détestait le silence en dehors de son oratoire. Il éprouvait certainement une surprise. Madame Villor, en femme d’esprit, se hâta d’ouvrir un champ à la conversation.

— C’est en vérité une bonne journée pour moi, fit-elle : la visite de mon neveu qui m’apporte toujours un rayon de joie, la visite de mon propriétaire qui me remet gracieusement le prix de mon loyer, la visite de mon curé qui, j’en suis certaine, va me dire de bonnes paroles.

Le curé se tourna vers le notaire.

— Comment, monsieur Vilbertin, vous êtes assez bon pour remettre à madame Villor le prix de son loyer ?

— Jusqu’au premier de mai prochain, répondit le notaire en s’inclinant respectueusement.

— Écoutez maintenant les rumeurs de la rue et fiez-vous donc aux gens, continua le curé ! J’avais appris que madame Villor allait être mise sur le pavé et je venais lui offrir des consolations.

— Monsieur le curé, répondit l’excellente femme, si vous ne m’aidez pas à pleurer, vous m’aiderez