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Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/189

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l’affaire sougraine

était bien plus avantageux que Notre-Dame-des-Anges.

La Longue Chevelure pensa qu’il devait aller présenter ses hommages à madame D’Aucheron. Il verrait madame Villor en revenant. Ce serait mieux, on pourrait s’attarder longtemps ici.

Quand il entra, monsieur, madame et mademoiselle D’Aucheron, assis tous trois dans le salon, en face d’un âtre flamboyant, étaient engagés dans une conversation fort animée.

Il s’agissait encore du mariage de Léontine.

— Je ne parle pas souvent, disait le chef de la famille, mais quand je parle je veux être écouté ; je dois l’être. Il faut que ce mariage ait lieu prochainement. Il y va de mon honneur : j’ai engagé ma parole ; il y va de ma fortune politique : l’honorable monsieur Le Pêcheur me promet une place de conseiller législatif. On dira : si jeune et déjà conseiller ! Pas d’élection à subir. On se moque du peuple. C’est la couronne qui nous choisit et non pas une foule ignorante et préjugée… Le titre d’honorable jusqu’à ce que mort s’en suive… jusqu’à la mort, je veux dire. Je deviendrai ministre. Oui Le Pêcheur me l’a dit et je le crois. Je le sais ; je connais ma valeur… Un homme