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Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/267

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l’affaire sougraine

de la vie ! Des songes vermeils et des réveils épouvantables, des coups de soleil et des bourrasques terribles.

Et c’était bien vrai cela ! Mais pourquoi l’intervention de la Longue chevelure dans leurs affaires ? N’était-ce pas un accès de folie qu’elle avait tout à coup, elle, madame D’Aucheron ? Peut-être que tout cela se dissiperait tout à l’heure, comme un nuage emporté par le vent, et que le calme reviendrait. C’était peut-être une fantaisie de Sougraine pour l’effrayer. Il en était bien capable. Elle verrait le beau sioux et lui ferait entendre raison. Il ne résisterait pas à ses larmes. Elle se jetterait à ses genoux… Un homme résiste-t-il aux larmes d’une femme ? Mais comment annoncer la chose à monsieur D’Aucheron ? Il ne voudrait rien entendre. Il ne saurait pas la raison de ce changement d’idée, il ne pourrait pas la savoir, et cependant il faudrait le convaincre…

Quand elle se retira dans sa chambre, elle passa devant une image de la Ste Vierge au pied de la croix, mais elle ne comprit rien à la douleur de cette autre femme qui fut la plus grande des martyrs, et ne songea même pas à lui demander le secours divin qui n’est jamais refusé aux âmes souffrantes. Elle n’avait pas l’habitude des mys-