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Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/286

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l’affaire sougraine

— Je voudrais bien savoir, par exemple, si ce drôle-là, va s’immiscer plus longtemps dans mes affaires. Il va voir ce que peut un homme que l’amour influence et que le sentiment de la conservation dirige… Mais si tu me trompes, toi, tu me le paieras cher… Ô mes rêves d’or ! fit-il en soupirant, en aparté, ô mes suaves espérances ! ô mes divines amours !

Il faisait le fanfaron, mais il était effrayé. Peu accoutumé à la lutte, il s’irritait d’être forcé de descendre dans l’arène. Sa défense à lui, comme ses moyens d’attaque, c’était l’argent. Son cœur saignait un peu sans doute quand il fallait déposer en holocauste, sur l’autel de quelque dieu puissant, d’adorables pièces d’or ; mais le sacrifice n’était jamais offert en vain, et les nouvelles jouissances, faisaient oublier les déchirements qu’elles avaient coûtés. Ce riche sioux se moquerait sans doute, des offres d’argent qu’on lui ferait. Il ne fallait pas songer à le vaincre avec cette arme pourtant triomphante.

— Que faut-il donc faire ? demanda-t-il à Sougraine.

— L’indien n’en sait rien. Si le notaire trouve quelque chose, lui, l’indien sera bien aise et il agira.