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l’affaire sougraine

— Le notaire est-il engagé ? demanda-t-il à l’Indien.

— Il y a une dame avec lui dans l’autre chambre, là…

Et il montrait du doigt la porte du petit bureau.

— Ne le dérangeons pas, alors, fit le survenant.

L’abénaqui pensait à part lui :

— Ça va être drôle tout à l’heure.

Au bout d’une vingtaine de minutes qui parurent bien longues à celui qui attendait, la porte du bureau s’ouvrit et madame D’Aucheron parut. Elle était bouleversée et, ses yeux avaient quelque chose de vague, de hagard à faire peur.

— Vous ici madame ? fit le dernier arrivé.

C’était monsieur d’Aucheron. Sa femme fit un pas en arrière et ne répondit rien.

— Vous avez voulu prendre les devants, madame, continua D’Aucheron, mais vous n’arriverez pas plus vite pour cela… Elle vous a supplié, sans doute, de renoncer à la main de notre fille ? demanda-t-il, en s’adressant au notaire, n’allez pas l’écouter : elle divague.

Le notaire poussa un soupir de soulagement comme un homme qui revient du fond de l’eau.