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Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/295

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l’affaire sougraine

mon mariage ?… La paix de tout le monde serait respectée ?

— Oui ! s’écrièrent à la fois Sougraine et madame D’Aucheron.

— Comment peut-il se faire, demandait D’Aucheron, qu’un homme qui ne nous connait que depuis quelques jours, qui a passé toute sa vie loin de nous, qui est parfaitement étranger à nos relations et à nos projets, deviennent tout à coup l’arbitre de nos destinées, nous oblige à faire ce que nous ne voulons pas, et à nous désister de ce que nous voudrions faire. Parlez donc, vous autres qui connaissez ses motifs et qui vous montrez les esclaves de ses volontés. Parlez donc ! Quand on saura ce qu’il est, ce qu’il médite, ce qu’il ose on pourra déjouer ses desseins. Rencontrons-le face à face. Avons-nous peur d’engager la lutte ? Encore une fois, que peut-il nous faire ? Nous n’avons rien à cacher dans notre existence. Aurions-nous quelque chose, que ce ne serait pas lui, cet étranger, qui feuilletterait le livre de notre vie ? Vous a-t-il achetés avec ses diamants ? Quel intérêt a-t-il à empêcher le mariage de Léontine avec M. Vilbertin ?…

Madame D’Aucheron écoutait la tête basse,