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l’affaire sougraine

Est-ce que vous le connaissez, mademoiselle ? demanda la voisine.

— Depuis peu de temps seulement, mais je l’estime beaucoup… Il est si bon… Si tu veux, Ida, nous irons le voir ?

— Nous le ferons transporter ici, Léontine, et nous le sauverons si c’est possible…

Les jeunes filles attendirent avec une grande impatience le retour du médecin. Il ne revint que le soir. Elles veillaient en causant près du poêle où la flamme bourdonnait gaiement. Quand le cheval qui ramenait Rodolphe s’arrêta devant la porte, couvert de frimas et secouant sa longue crinière et ses grelots au son argentin, elles coururent ouvrir.

Il y eut un moment d’égoïste bonheur : le blessé fut oublié pendant une minute. Que ceux qui n’ont pas aimé jettent la première pierre…

Après les premiers épanchements on parla du malheureux sioux.

— Il est en danger, remarqua Rodolphe, et j’ai mandé un médecin de la ville en consultation… Il n’y a cependant point de parties essentielles de lésées, car la mort serait déjà survenue… Il y a les complications à redouter… les inflammations.