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Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/324

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l’affaire sougraine

— Vous refusez, dit-il, soit, vous n’aurez rien. Nous n’avons point peur de vous ; nous sommes deux pour contredire vos paroles mensongères. Les juges comprendront bien que je n’avais aucun intérêt à faire disparaître la Longue chevelure. Il ne m’a jamais fait de mal, cet homme-là ; je n’ai rien à craindre de sa part. Il me connaît à peine. C’est vous qui le craigniez avec raison, et qui désiriez sa mort, puisqu’il savait votre nom et pouvait vous livrer à la justice des hommes.

Sougraine comprit que le notaire et madame D’Aucheron pouvaient, en effet, fort bien se tirer d’affaire, et que lui, leur instrument, il serait aisément sacrifié. Il ne lui servirait de rien d’essayer à les compromettre. Il aggraverait sa position, voilà tout. On pourrait être indulgent pour une faute vieille de vingt années, car on supposerait un long repentir ; mais un crime nouveau s’aggraverait de toute la hideur des crimes précédents…

Il reprit après quelques minutes.

— On va s’enfuir, c’est bon, donne les cent dollars.

— Je serais bien fou de payer pour vous empêcher d’être pris, lorsque vous pouvez fuir aisément