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Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/330

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l’affaire sougraine

voisine, nommé Vilbertin, l’ayant vu, lui trouva de l’esprit, de l’intelligence, l’emmena chez lui, le fit étudier, et lui donna son nom, son étude et sa fille unique, sans autre condition que de pratiquer consciencieusement et de rendre sa femme heureuse. Peu de temps après l’obligeant notaire mourait presque subitement. À son lit de mort il appela son gendre et lui parla tout bas. Il lui montra une lettre qu’il fit jeter à la poste par un serviteur. C’était une lettre qu’il écrivait à madame Villor. Le malheureux gendre pâlit et se troubla mais ce ne fut pas long. Il fit de la tête un signe affirmatif et laissa le beau-père mourir en paix. Quelques semaines après sa femme suivait son père dans la tombe en lui léguant tout ce qu’elle possédait. Alors il partit, la laissant dans le cimetière de sa paroisse natale auprès des siens.

Vilbertin se rendit chez madame D’Aucheron. Une personne moins agitée, moins troublée qu’elle, eut remarqué du premier coup d’œil le bouleversement du notaire.

— Vous savez, madame, commença-t-il, qu’il n’est question dans la ville que de l’affaire Sougraine.