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Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/332

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l’affaire sougraine

— Léontine est-elle ma sœur ?

Madame D’Aucheron se mit à rire…

— Non je vous le jure, elle n’est pas votre sœur. J’ai dit un mensonge à votre père pour sauver la paix de ma maison… Hélas ! cela n’aura servi de rien.

— Dieu soit loué ! s’écria le notaire… tout n’est pas perdu encore.

Il s’abandonnait à une joie folle…

— Vous avez un autre frère… je ne sais point s’il vit… je n’ai eu connaissance de rien, et l’on ne m’a jamais rien dit…

Le notaire revenait à son étude tout fier, tout palpitant, tout à ses amours un instant compromises.

— Dès que mon père sera loin, se disait-il, je profiterai de mes avantages sur mes rivaux ; je serai, à mon tour, maître de ces gens-là… Il m’est bien égal d’être appelé Sougraine ou Vilbertin. On ne peut rien me faire à moi… Et puis, je suis riche, on me respectera… en ma présence, du moins. En arrière, on dira ce qu’on voudra… Madame D’Aucheron, elle, ce n’est pas la même chose… Si elle tombe… elle