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l’affaire sougraine

— Si je le pince, se promettait-il, il verra !… je lui apprendrai à venir troubler mes amours… Mais comment pouvait-il avoir tant d’influence sur madame D’Aucheron ? se demandait-il ?

Et il cherchait. Il avait l’esprit inventif, de l’audace dans la conception, de la curiosité dans le caractère, et ne s’effrayait devant aucune supposition quelqu’absurde qu’elle fut…

— Si c’était cela ! se dit-il, tout haut, en se frappant le front comme un homme qui veut en faire jaillir une étincelle… si c’était cela ! car enfin, il y a quelque chose, c’est sûr. Il faut voir.

Quelques heures après il présentait ses hommages à madame D’Aucheron. Léontine venait d’arriver et les nouvelles qu’elle apportait étaient des meilleures. La longue chevelure échappait à la mort ; la science et la charité chantaient leur hymne de triomphe, et madame Villor commençait à se lever, marchait sans le secours de personne. La maison du médecin s’emplissait de chants et de gaieté.

— Vous savez sans doute, commença le jeune ministre que notre ami la Langue muette était un misérable enleveur de fille, un assassin, peut-être…