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Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/364

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l’affaire sougraine

Le père Duplessis se disposait à sortir quand on entendit un bruit de voix dans les couloirs.

— Il est pris !… Où est-il ? L’avez-vous vu ? C’est M. Le Pêcheur qui va jubiler !… Une foule de paroles, des questions, des réponses, des affirmations, des doutes qui volaient, se croisaient, s’éparpillaient. Le ministre pâlit tout à coup. Il toucha le bouton de la sonnette électrique. Un garçon de bureau parut.

— Quel est ce bruit ? demanda-t-il…

— Sougraine est arrêté, monsieur le ministre, répondit le messager radieux, croyant annoncer une heureuse nouvelle à son chef.

Le ministre fit une grimace significative dont le messager fut tout ébahi. Il ne s’attendait pas à cela. Il y aura toujours des surprises pour les messagers des ministres, et jamais ces êtres pourtant bien curieux et profonds observateurs souvent, ne pourront comprendre tout à fait ceux qu’ils sont destinés à servir.

— Alors, fit le père Duplessis en se retirant, il n’y a plus d’espoir ?

— Je vais essayer quand même, M. le professeur, je vais essayer.