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Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/38

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l’affaire sougraine

— Je marie ma fille adoptive. Elle a fait tourner la tête à notre jeune ministre.

— D’Aucheron, mon ami, je te souhaite du succès.

— Et tu me prêtes de l’argent ?

— Et je te prête de l’argent ; mais signe-moi un bon reçu. Entre amis, tu sais, il faut savoir s’obliger.

Le père Duplessis nous honorera probablement de sa présence demain soir, reprit D’Aucheron, souriant un peu méchamment.

— Duplessis ? Il va nous parler de ses pauvres. Il collectionne des veuves et des orphelins. Je suppose qu’il nous passera le chapeau pour qu’on y jette l’obole de la charité. Enfin, tu es bien libre d’avoir qui te plaît.

— De la politique, mon bon, de la politique. Ce vieux pédagogue est populaire en diable dans son quartier. Les pauvres l’adorent. Ils lui brûleraient de l’encens sous le nez. Les élections ne sont pas loin et le jeune ministre qui est mon intime, tu sais…

— Par ta femme.

— Vilbertin !