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l’affaire sougraine

— Un subpœna ? fit M. D’Aucheron, qui eut envie d’éclater de rire, tant il avait eu peur.

— Oui monsieur, pour madame.

— Pour madame D’Aucheron ? Mais, tonnerre ! au sujet de quelle affaire ?

— L’affaire Sougraine, monsieur D’Aucheron…

— Hein ! l’affaire Sougraine ? voilà qui est drôle. Où va-t-on chercher les témoins maintenant ? Qu’est-ce qu’elle connaît de cette affaire, ma femme ?

Cependant le souvenir du mystère qu’il avait essayé de débrouiller depuis quelque temps, mystère où sa femme, le notaire et Sougraine paraissaient se comprendre parfaitement, lui revint à l’esprit. De grosses gouttes de sueurs perlaient sur son front. Il comprit que tout allait éclater.

L’Huissier s’était retiré ; il se rendit à la chambre de sa femme.

— Madame, dit-il avec un accent grave et solennel, lui tendant le papier légal d’une main qui s’efforçait de ne point trembler, on vous appelle comme témoin dans l’affaire Sougraine — une affaire vieille de vingt trois ans — dites-moi donc, s’il vous plaît, ce que vous connaissez de cette affaire.

Madame D’Aucheron poussa un cri.